10 août 2010

Est-ce que Dieu existe?

La "une" du point de cette semaine m’a amené à m’interroger sur cette question : Dieu existe-t-il ? Vaste programme me direz-vous ! Après avoir lu le dossier du magazine, je vous propose une synthèse des idées émises par les scientifiques interrogés.

La majeure partie des scientifiques s’accorde pour dissocier science et religion.

Michel Morange par exemple écrit que la foi est de l’ordre de la conviction quand la science s’inscrit dans un processus rationnel. Pour Etienne Klein, les questions scientifiques ne sont pas métaphysiques. Le Darwinisme n’est aujourd’hui plus remis en cause : il n’y aurait ni sens ni finalité mais hasard et contingence (Pascal Picq). Le hasard sous-entend ici la rencontre de phénomènes déterministes indépendants les uns des autres (la sélection naturelle ne crée rien, elle sélectionne). L’homme aurait pu ne jamais apparaître !

Pour ces scientifiques athées, la croyance de Dieu n’est pas réfutable, car pour démontrer que Dieu n’existe pas, il faudrait déjà savoir qui il est.

Les scientifiques croyants (catholiques ou musulmans) trouvent au contraire dans la complexité et l’immensité de l’univers une raison de croire en une intervention divine (Bruno Guiderdoni, Anne Dambicourt-Malassé). La complexité croissante de l’univers, que l’on retrouve lors de la conception de l’être humain, serait donc mémorisée. La sélection naturelle seule n’expliquerait pas l’apparition simultanée de tant de changements (domaine du métaphysique ?).

Le Jésuite José Gabriel Funes pose cette question intéressante : est-ce l’explication scientifique ou le sens profond de ce que nous sommes qui importe le plus ? Pour lui, Dieu n’est pas un « super-génie » mais est indispensable pour comprendre l’être au sens métaphysique. Dieu s’est incarné et pour cela il a choisi l’humanité, choix intemporel et spatial définitif (ne nécessite donc pas de nouvelle réincarnation).

Au contraire, d’autres « scientifiques » pensent que la science et la religion sont indissociables. L’Eglise tout d’abord, qui souhaite se rapprocher de la science grâce à la fondation « le parvis des gentils » : l’institution souhaite promouvoir le débat d’idées avec des athées qui ne soient pas porteur de haines contre la religion.
Jean Staune s’est quant à lui donné pour mission « d’évangéliser la science » : selon lui, la foi doit apporter les réponses aucquelles la science ne répond pas. Le ton est donné !

La pensée d’André Comte Sponville résume particulièrement bien le débat d’idées en cours. Le Darwinisme s’est progressivement imposé, notre pensée est le fruit d’un organe matériel (le cerveau). Deux théories s’opposent : le big bang (avec un commencement) contre la mécanique quantique (le temps est infini). Le mystère qui entoure ce commencement appartient au domaine du métaphysique. Nous sommes au cœur de l’être, incapables d’expliquer son existence (un croyant pourra l’appeler « Dieu »).


Si la science vide le monde des superstitions, l’Eglise n’a quant à elle pas à prendre position (sur des questions scientifiques). D’après les scientifiques, l’univers qui se refroidit et est en expansion se dirige vers la mort thermique. Il est vrai que nous progressons dans la complexité, mais qu’en restera-t-il quand le soleil sera éteint ?

Pour un chercheur, ou tout simplement quelqu’un qui souhaite donner un sens à sa vie, la religion apporte des réponses claires et rassurantes, puisqu’elle comble les vides.

La question de Leibnitz n’en devient que plus pertinente : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, au commencement de notre histoire ?

De façon assez paradoxale, n’est-ce pas la métaphysique de la science qui inciterait à la spiritualité ? Libre à chacun d’accepter ce mystère à sa façon…

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