16 octobre 2010

Les défis économiques qui attendent l’Europe – (2/2) Solutions

Risque pour l’Europe : devenir un désert industriel
Si les « économistes atterrés » souhaitent mieux réguler le monde financier responsable de la crise, les libéraux considèrent que l’ampleur de celle-ci n’aurait pas été si grande sans la connivence entre l’Etat et les plus puissants intérêts économiques.

Le principal objectif serait donc de rendre impossible l’utilisation de l’Etat pour défendre des intérêts personnels. Renforcer la régulation inciterait au contraire d’avantage les grandes puissances économiques à faire preuve d’un lobbying intense auprès des politiques.

Il faudrait donc laisser le marché se réguler lui-même (« la main invisible »), les banques faire faillite… et revenir à une monnaie de marché. C’est là tout le problème : dans le contexte actuel de guerre économique, la monnaie est un levier de croissance, et on est loin d’une fluctuation « non-influencée » par les Etats eux-mêmes (la Chine par exemple).

L’Europe, trop hétérogène (et aux intérêts divergents), reste donc totalement inerte face aux dangers de la mondialisation. Trois orientations majeures doivent être prises afin de relancer la croissance économique et pour éviter le déclin vers lequel notre continent sombre :

1. Europe fédérale avec solidarité monétaire et budgétaire
Cette solidarité monétaire et budgétaire permettra d’utiliser l’euro comme un instrument de compétitivité pour nos entreprises. Ceci relancera les exportations et la consommation intérieure sera moins favorable aux importations.

Explications sur le rôle de la monnaie :
Normalement, les monnaies fluctuent selon la demande. Si une monnaie exporte beaucoup, elle s’évaluera, ce qui permettra aux monnaies traditionnellement « importatrices » de se dévaluer, et ainsi gagner en compétitivité. Ceci favorisera les exportations de ces derniers. A long terme, les balances commerciales devraient donc se rééquilibrer.

La situation actuelle est totalement différente : les mécanismes de rééquilibrages des monnaies ne fonctionnent pas, puisque chaque pays contrôle sa monnaie artificiellement, et l’utilise comme un véritable levier de compétitivité (principalement la Chine, pointés du doigt par les US). Seule l’Europe, totalement désordonnée, laisse sa monnaie s’apprécier et perdre ainsi sa compétitivité. A long terme, cette « non-stratégie » sera responsable du désert industriel qui tend à s’installer sur notre continent (avec toutes les conséquences humaines que cela entend : pertes d’emplois, d’attractivité…)

La monnaie européenne s’apprécie car les taux de la BCE sont plus élevés que ceux des autres banques centrales. La BCE poursuit à tous prix sa stratégie de lutte contre l’inflation, alors que ces risques inflationnistes sont actuellement quasi-nuls.


La fiscalité européenne devra être harmonisée (pour éviter les effets d’aubaine), et l’accent devra être mis sur le caractère redistributif de la fiscalité directe sur les revenus (suppression des niches, création de nouvelles tranches, augmentation des taux de l’impôt sur le revenu).

Comme le disent les économistes atterrés, « faire de l’harmonisation dans le progrès le fil directeur de la construction européenne ». L’Europe devra mettre en place des objectifs communs en matière de progrès social comme en matière macroéconomique.


2. Marché du travail fluide
L’harmonisation européenne passe également par celle du marché du travail : si les coûts de main d’œuvre sont différents d’un pays à un autre, les entreprises se délocalisent. Chaque pays rentre ainsi en compétition avec son voisin, au profit des entreprises et au détriment des emplois.


3. Stratégie commerciale et industrielle commune
Dans le contexte de guerre économique, la convergence des intérêts des pays européens devrait entraîner de nouvelles synergies, favorable à l’innovation, à la création de pôles de compétitivité, et donc à l’export. Ceci relancera le marché de l’emploi et la demande intérieure. Les européens doivent défendre leurs intérêts communs  grâce d’intenses actions de lobbying (comme le font déjà la Chine et les US).


« Tous ensemble avec l’euro ou chacun pour soi sans l’euro » :
Ces grandes réformes sont vitales pour l’Europe, mais elles ne se feront pas sans le courage politique de certains pays, précurseurs du mouvement. Malheureusement, si chaque pays continue d’agir en fonction de ces seuls intérêts, l’Euro ne sera plus un levier de croissance mais un outil de « désindustrialisation » (scénario le plus pessimiste). Il faudra alors réfléchir à son utilité ou non, pour des pays comme la France (le Royaume-Uni profite actuellement d’un regain de compétitivité grâce à la dévaluation de sa monnaie).

L’Europe peut encore décider de son avenir, il ne faut pas laisser passer cette chance ! Soyons fier du système social construit jusqu’à présent, et persévérons dans la création d’un espace de vie harmonieux !

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