5 octobre 2010

Les défis économiques qui attendent l’Europe – (1/2) Constat


Je profite du néant médiatique (dont fait part notre gouvernement) sur les défis économiques qui attendent l’Europe, pour réagir au « manifeste des économistes atterrés » : quatre économistes ont ainsi publié une tribune dans Le Monde, dans laquelle ils dressent un constat alarmant de la situation économique de l’Europe. En voici les principales idées, puis la vision (nettement) différente partagée par les libéraux :


Constat des sociaux-démocrates : la place prépondérante occupée par la finance ne permet pas un développement économique optimal au sein de l’union Européenne. 


1. Les marchés financiers sont inefficients : la concurrence financière ne produit pas forcément des prix justes, la hausse du prix pouvant entrainer la hausse de la demande (car rendement supérieur) jusqu’au krach. Les prix évoluent dans le sens de la création de bulles.

2. La finance n’est pas favorable à la croissance : elle détermine les normes de rentabilité exigées de capitaux, face au salaria et à la souveraineté politique. Ceci inhibe l’investissement et provoque une pression à la baisse sur les salaires et le pouvoir d’achat.


3. L’évaluation des marchés est éloignée des fondamentaux (spéculation), repose sur l’évaluation des revenus futurs (pari). De plus, l’évaluation des marchés n’est pas neutre et affecte la valeur de l’objet mesuré ! Pourquoi les laisser évaluer les Etats ?

4. La récession a fait exploser les dettes des Etats, qui n’ont pas bénéficié de rentrées fiscales suffisantes. En outre, la concurrence fiscale entre les pays de l’UE est favorable aux grands groupes.

5. Les Etats doivent continuer à investir pour ne pas plomber l’activité économique : les pays européens ont pour clients leurs voisins européens. Une réaction simultanée et massive des dépenses publiques aggraverait la récession.


6. La dette publique est un transfert de richesse des contribuables vers les rentiers : depuis quelques années, on observe des réductions d’impôts et de cotisations sociales… financées par les plus riches, sous forme d’emprunt d’Etat, que ceux-ci peuvent alors financer avec l’argent ainsi économisé !


7. La banque centrale européenne permet les attaques spéculatives contre les pays les plus vulnérables, en ne garantissant pas le refinancement des Etats.


8. L’Europe ne défend pas le modèle social européen : aucune politique conjoncturelle n’est mise en place. En outre, l’Europe ne se donne pas d’objectifs en termes de croissance et d’emploi. On ne s’intéresse ni aux taux d’inflation, ni aux déficits extérieurs des Etats


9. L’Euro n’est pas un bouclier contre la crise ! La politique économique de la zone euro impose des politiques macroéconomiques semblables pour des pays dans des situations différentes, ce qui creuse les disparités. De plus, chacun rentre en concurrence avec son voisin. Il manque un budget européen permettant une solidarité entre les Etats


10. La crise grecque n’a pas permis de faire avancer les choses : on a vu l’avancée vers un gouvernement économique européen. Au lieu de desserrer l’étau de la finance, il impose l’austérité et approfondit les réformes structurelles au détriment des solidarités sociales.

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Constat des libéraux : l’intervention de l’Etat a cassé la mécanique auto-correctrice du marché 

1. Les monopoles d’émissions confiés à des banques centrales dissout les barrières de de sécurité face aux bulles d’actifs financés par un recours excessif au crédit (car les taux, dans ce cas, ne montent pas comme ils le feraient sur un marché, si la demande est supérieure à l'offre)


2. La subvention fiscale des entreprises à fort effet de levier, particulièrement sensible dans le cas des entreprises financièresà l’Etat encourage la prise de risque des entreprises ; « subvention sournoise »

3. Ingérence directe des Etats dans la gestion des banques par le biais des réglementations de Bâle (min fond propres) ; donc toutes ont adoptées les mêmes rations de fonds propres, alors qu’un écosystème plus libre et fiscalement neutre aurait permis aux banques d’adopter des modèles capitalistiques de gestion du risque plus diversifiés, mieux à même d’éviter des défaillances systémiques

4. Distorsion du jugement des pairs par l’octroi d’un oligopole de fait aux agences de notation officielles :
- Barrière à l’entrée trop importante pour favoriser l’émergence de nouvelles agences
- Conflit d’intérêt : le client paye l’agence qui le note
- Les agences se trompent parfois (ex : subprimes)


5. Absence de gestion efficiente des faillites bancaires, remplacée par une culture délétère du sauvetage sur fonds publics (garanties de sauvetage, + des comptes des épargnants à des niveaux toujours plus hauts, ce qui est impossible à tenir). Ceci encourage la prise de risques à court terme pour les managers : l’Etat se veut le garant de la stabilité éco mais il en induit l’instabilité !

6. Un marché immobilier totalement distordu pas des lois organisant la rareté foncière : dans un environnement législatif garantissant l’abondance foncière, les propriétaires ne peuvent se montrer trop gourmands, ce qui réduit les bulles du secteur.

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